Notre société n’est pas à l’aise avec le deuil, avec la mort. Or, les périodes chaotiques que nous venons de traverser nous ont invité à regarder ces aspects-là de la vie au lieu de les fuir et de les éviter.
Plus nous mettons de côté un sujet, un thème important de notre vie et plus il va se jouer de nous inconsciemment. Il nous fait alors vivre des situations difficiles voire souffrantes.
Aussi, je vous propose quelques pistes de réflexion pour revisiter votre manière de vivre la perte et peut-être commencer à vous alléger de quelque culpabilité ou/et honte souvent issues de croyances qui ne sont pas forcément des vérités. Une occasion de vous mettre en marche d’une manière différente sur le chemin du deuil. Une épreuve que nous traversons finalement régulièrement par toutes les pertes que nous pouvons vivre dans notre vie : déménagement, rupture, licenciement, divorce, décès…
Tout d’abord, sachez que le parcours de chaque personne est unique face au deuil. Il n’y a pas une seule façon de traverser cette épreuve mais il existe des principes de base qui peuvent être modulés selon les situations particulières à chacun.
Quelques constats :
Lorsqu’une perte apparaît dans la vie de quelqu’un, c’est un choc. Personne n’est vraiment préparé à faire face à ce qui se passe pour lui, pour elle. Rien ne nous prépare en amont à cette perte. Nous avons appris à acquérir, à assimiler, à raisonner… mais pas à perdre.
Les pensées fausses et les attentes irréalistes de notre culture (par ex, faire un deuil en quelques semaines) rendent le deuil encore plus difficile à supporter qu’il ne l’est déjà.
Diverses informations (vraies ?) qui circulent concernant la perte :
. Il ne faut pas montrer ses émotions, surtout pour un homme,
. Celui qui est affecté par un deuil a une faiblesse psychologique,
. Le deuil n’est à réaliser que pour certaines personnes. C’est une question de personnalité, de caractère,
. Trop parler de la personne, de la situation perdue est néfaste et morbide, il faut évacuer au plus vite le souvenir,
. Le deuil dure quelques semaines, au pire quelques mois,
. Le deuil terminé, on ne souffre plus
. Il est anormal d’être en deuil après un an,
. Il est préférable de faire son deuil seul sans importuner ses proches,
. Avec le temps, on finit par oublier,
. Il est malsain de revenir sans cesse sur des souvenirs douloureux, de se complaire dans son malheur,
. Les rituels de deuil sont des pratiques désuètes et inutiles,
. Il n’y a aucune raison d’éprouver de la colère,
. Les enfants ne comprennent rien, ou ne se rendent pas compte, alors autant les tenir éloignés ou ne rien dire…
Toutes ces représentations peuvent être toxiques pour votre chemin de deuil parce qu’elles sont diamétralement opposées au déroulement du deuil.
Le deuil est une réponse psychologique légitime face à la perte et non un processus pathologique. La seule façon d’avancer sur le chemin du deuil vers plus de tranquillité et de paix intérieure c’est de le traverser. Vous ne passerez ni au-dessous, ni au-dessus, pas plus que vous ne le contournerez. Vous devez y faire face d’une façon ou d’une autre.
La composition d’un Carnet de Deuil est une manière d’y faire face par la créativité, un outil puissant et transformateur, porteur de vie.
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