1. Pourquoi créer un espace de non jugement ?
Il est profondément libérateur d’ouvrir un espace de bienveillance à l’Homme. Toute évaluation, tout jugement peut constituer une menace pour l’individu, pour son identité, cela va alors créer des comportements de refoulement d’une certaine part de son expérience ou des attitudes défensives. Dans une atmosphère sans évaluation, sans mesure selon des normes extérieures, l’individu va conquérir une liberté propice à l’expression de sa créativité. Quand l’autre me reconnaît dans ma différence, je peux m’accepter tel que je suis, m’accueillir avec toutes mes facettes et ainsi renforcer mon estime de moi, ma confiance dans qui je suis et oser ma créativité.
2. Conquérir un lieu d’évaluation interne
« Je peux commencer à reconnaître en moi-même le lieu d’évaluation » Carl Rogers
si ce n’est pas l’autre qui m’évalue, et ainsi m’accorder une valeur en fonction de ma propre satisfaction et non en réponse à une attente extérieure, sociale, culturelle, parentale… Avec mes patients ou mes participants, dans les ateliers créatifs de groupe, et ceci est valable aussi dans les accompagnements individuels que je réalise, j’ai posé ceci : les productions créatives réalisées au sein de l’atelier y restent durant toute l’année. Je les conserve pour leurs créateurs, elles sont bien à eux mais aucun jugement extérieur, aucun regard si ce n’est celui des autres participants ne se pose sur ces créations. Ainsi, aucune influence d’aucune sorte n’intervient sur ce qui est mis en forme. Une remarque même positive a une incidence sur la direction prise par l’individu. Or, dans le processus de création, il est fondamental que la spontanéité de l’individu reste intacte, qu’il soit totalement libre d’être lui-même à travers ce qu’il met en forme pour laisser émerger sa nature profonde.
libre d’être
« C’est cette liberté d’être soi-même de façon responsable qui favorise le développement d’une source sûre d’évaluation en soi-même et établit ainsi les conditions intérieures d’une créativité constructive. » Carl Rogers
3. Mon travail au sein des ateliers
Cela ne signifie pas que je n’intervienne pas auprès des personnes sinon je prends le risque que ce qui est établi depuis longtemps et qui ne satisfait pas la personne reste encore longtemps… C’est dans la rencontre avec l’autre que je peux prendre conscience de qui je suis et me transformer. Je vais alors pointer le potentiel qui me semble être là mais encore en jachère, ou empêché ou figé et ensemble nous allons affiner, chercher à libérer l’être qui ne demande qu’à vivre pleinement.
Dans mes ateliers créatifs, aucune personne ne peut venir juste assister, pas question d’être uniquement le spectateur, l’observateur de ce que les autres personnes donnent à voir d’elles-mêmes. Ce serait laisser cet espace d’intimité, de découverte de soi non protégé. L’absence de sécurité qui en découle empêche les participants de se laisser aller pleinement, totalement à la création, à l’expression. Sentir un regard extérieur que chacun peut à un moment ou à un autre vivre, imaginer comme jugeant, évaluateur empêche la création pour l’individu d’un espace intérieur et extérieur de liberté propice à la créativité. Et pour se laisser aller, il s’agit d’être tous engagés dans ce « risque » qu’est l’expression de soi au sein d’un groupe. La confidentialité de ce qui se vit là est la garante d’une expression libre et réelle de l’identité de chacun, et donc de la Créativité singulière de chaque personne.
4. Mon attitude intérieure
C’est d’abord ma posture intérieure d’accueil de l’être humain que j’accompagne qui va venir créer ce climat de bienveillance, de confiance d’où toute évaluation est bannie. Grâce à ma longue expérience professionnelle et à mon cheminement personnel avec la création, je n’ai pas de doutes quant aux potentiels de chacun-e et j’ai fait l’expérience personnelle profonde de ce que peut apporter un non jugement. Je connais les autorisations que chacun-e va alors pouvoir conquérir au sein de cet espace là.
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